Lorelei Frans
( Melodie: Friedrich Silcher, 1838 Text: Heinrich Heine, 1823 )

Mon Coeur, pourquoi ces noirs présages?
Je suis triste à mourir.
Une histoire des anciens âges
Hante mon Souvenir.
Là-haut, des nymphes la plus belle,
Assise, rêve encore;
Sa main, où la bague étincelle,
Peigne ses cheveux d`or.

Dans sa barque, l`homme qui passe,
Pris d`un soudain transport,
Sans le voir, les yeux dans l´éspace,
Vient sur l`écueil de mort.
Déjà làir fraîchit, le soir tombe,
Sur le Rhin, flot grondant;
Seul, un haut rocher qui surplombe
Brille aux feux du couchant.

Le peigne est magique. Elle chante,
Timbre étrange et vainqueur,
Tremblez fuyez! la voix touchante
Ensorcelle le coeur.
L´ecueil brise, le gouffre enserre,
La nacelle est noyée,
Et voila le mal que peut faire
Loreley sur son rocher.